Quoi faire au lieu de prendre des résolutions

Salut mon p’tit soleil!

Es-tu tanné·e de commencer l’année avec des bonnes intentions pour, au final, te sentir exactement pareil, voire, pire? Tsé, cette envie intense de changer de vie, mais de n’avoir aucune idée par où commencer ou comment faire pour que ça dure, ça te dis quelque chose? Si oui, je te feel, moi aussi, j’ai vécu ça très souvent ( et pour être bien honnête, c’est encore un défi pour moi : pas juste au nouvel an!)

On dirait qu’à l’approche du premier janvier, c’est souvent pareil. On se vend l’idée d’une « nouvelle version de nous » plus heureuse, plus en forme, plus épanouie, riche et confiante. Malheureusement, cet élan d’optimisme vient souvent accompagné d’un paquet de pression. Avouons-le, on a tous envie d’améliorer certains aspects de notre vie, mais parfois…On met la barre tellement haute et on espère voir des résultats grandioses en peu de temps, faute de quoi, on se décourage.

Pour ma part, j’ai souvent placé mes espoirs en ce moment symbolique, ou attendu ce qu’on croit être «le timing parfait» alors qu’en réalité, le moment parfait, ce sera toujours maintenant. Combien de fois j’ai procrastiné et espéré que tout changerais quand j’aurais la motivation au lieu de commencer tout de suite, voir un peu plus petit et me donner une vraie chance.

Essayer de tout régler en janvier, c’est un peu comme espérer courir un marathon magiquement  après 6 mois assis devant Netflix à manger du PFK! C’est peu probable. Haha : comme dirait Chapel Roan dans ma chanson pref de 2024 : good luck babe.

En ce début d’année, j’ai envie d’oublier les résolutions et de te partager quelques idées qui m’ont fait cheminer, et qui je l’espère, inspireront plus de douceur et de conscience pour toi en 2025!


Renouer avec le présent

T’es tu déjà dit : «j’aimerais bien créer ma vie de rêve, mais on dirait que je ne sais même pas à quoi elle ressemble ni par où commencer»? C’est une très bonne question, j’en conviens, mais souvent on oublie que ça ne sert pas à grand chose d’essayer de construire la vie de ses rêves si on ne prend même pas le temps de connecter avec nos vrais désirs, mais aussi, d’apprécier l’ici et maintenant.

Le fameux moment présent, on en parle souvent, mais comment on y revient, concrètement? Ça peut paraître bête, mais en observant les petits détails. Par exemple,  la sensation de tes vêtements sur ta peau, ton souffle qui va et vient, les pensées qui traversent ton esprit. Je sais, ces choses ont l’air peu stimulantes à comparer des nombreux Tiktoks de chèvres qui twerkent sur du Cardie B,  mais adopter une posture de curiosité envers son corps et son environnement immédiat peut faire toute une différence et te rendre ton plus grand pouvoir : ta clarté d’esprit. On ne se rend pas compte à quel point nous fuyons le présent : la seule chose réellement à notre portée.

Selon moi, la plus grande richesse à notre disposition, surtout à notre époque, c’est notre attention. Le problème, c’est qu’elle est constamment sollicitée par l’extérieur. Et quand on réussit enfin à la récupérer pour soi, on la dirige généralement vers le passé, le futur ou nos mille et un problèmes.

En ayant un pied dans le passé et l’autre dans le futur : on est pas mal en bonne posture pour chier sur le présent.

Pas surprenant qu’on finisse par se sentir overwhelmed! On a une grande facilité à fuir notre vie, vouloir plus, faire plus au lieu d’être, simplement.

Parfois, on est tellement pris·e dans nos têtes qu’on oublie un truc important : nous ne sommes pas nos pensées.

« Vous n’êtes pas vos pensées, vous êtes la conscience qui les écoute. » – Eckhart Tolle

Quand j’ai compris que je n’avais pas à m’accrocher (ou m’identifier) à chaque pensée qui me traverse l’esprit, ma vie a changé. La voix dans notre tête peut parfois être remplie d’angoisses et de tracas, ce qui ne donne pas vraiment envie de s’asseoir avec. Une leçon importante pour moi en 2024, c’est que l’humain a une addiction à la pensée , et surtout, qu’ il croit être ce à quoi il pense. 

Si vous avez déjà essayé de méditer, vous savez comme moi qu’on ne peut tout simplement pas mettre la «switch à off» et arrêter de réfléchir. Comme le cœur qui pompe sans que tu aies à lui demander, le cerveau lui, et bien il pense. Nos conditions de vie nous amènent à avoir certaines pensées et à s’identifier à elles comme étant bonnes ou mauvaises, vraies ou fausses.

À force de s’identifier à des pensées comme : «J’ai un bourrelet, je n’aime pas mon nez, papa m’as dit que j’étais grosse» on finit par croire être une personne «laide» et à prendre cela pour ce que nous sommes. Le problème, ce n’est pas nos pensées en tant que tel, c’est notre identification à celles-ci, et quand les prend pour des réalités qui nous enferment. D’où l’importance de réaliser que nos pensées ne sont pas «nous».  Elles sont ce qu’elles sont : des pensées. C’est la même logique pour les pensées positives : « je suis beau, riche et jeune» , on est porté à croire que cultiver de telles pensées est bon pour nous, et ce n’est pas 100% faux ; mais trop s’identifier à elles résulte tôt où tard à de la souffrance quand ces attributs disparaissent. 

Et si revenir dans le présent et accueillir ses pensées, sans les laisser nous définir ni s’y accrocher, pouvait nous délivrer de bien des choses?


Éclairer ses besoins et ses peurs

«Ouin, mais si je suis tout le temps dans le moment présent, est-ce que ça veut dire que je ne dois plus rien planifier?» Haha, pas du tout! Au contraire, cultiver sa présence permet de pleinement apprécier le moment où nos objectifs se réalisent. On peut très bien organiser sa vie et revenir ici maintenant. J’aime bien m’imaginer que j’ai toujours deux objectifs: le premier est d’être présent, et le second est de me demander est-ce que je peux faire quelque chose maintenant pour me sentir mieux? Si tu ne sais pas par où commencer, ça pourrait être un bon point de départ! Voici un autre truc que j’aime bien pour aller plus loin.

Exercice

Je prend une feuille de papier et j’écris dessus plein de désirs qui me passent par la tête, mais que je n’ai pas encore concrétisés. Par exemple : 

  • j’aimerais dessiner tous les jours

  • j’aimerais aller suivre ma formation professorale de yoga

  • j’aimerais écrire un livre,

  • etc. 

Ensuite, je remplace «j’aimerais» par «je veux». Ça peut sembler banal, mais selon moi, ça me  place dans une posture beaucoup plus engageante. Maintenant, je t’invite à t’ouvrir à l’idée que derrière chaque désir non manifesté se cache peut-être une peur. On a tendance à dire spontanément «mais non, il ne pourrait m’arriver que de belles choses si je vais de l’avant vers mon désir!», mais entre toi et moi, si tu n’avais peur de rien, ce projet se serait peut-être manifesté depuis bien longtemps! C’est pourquoi il est toujours intéressant de regarder si une peur inconsciente t’empêche d’aller de l’avant. Voici comment faire ; reformuler ce que tu veux, puis écrire «mais j’ai peur de / d’être…»

  1. Je veux dessiner tous les jours, mais j’ai peur de ne pas aimer ce que je fais et être découragé.

  2. Je veux suivre une formation de professeur de yoga, mais j’ai peur de manquer d’argent et d'être déçu devant l’ampleur du travail qu’un tel engagement me demande.

  3. Je veux écrire un livre, mais j’ai peur de manquer d’inspiration, de n’intéresser personne et d'être déçu.

Comme tu peux  le voir, la peur d’être déçu revient souvent dans mon discours! Allons un peu plus loin avec ça. C’est bien de comprendre ses peurs, mais ce qui est encore plus puissant, c’est d’aller voir le besoin fondamental : le pourquoi derrière chaque désir! Te connecter à celui-ci peut vraiment te motiver davantage.

  1. Dessiner tous les jours : avoir plus d’idées, vendre plus d'œuvres sur ma boutique, remplir des carnets de dessins que j’aime feuilleter. cela me permettrait d’être épanoui et créatif

  2. Faire ma formation de yoga : bouger plus souplement, atténuer mes douleurs,  donner des cours et augmenter mon revenu, cela me permettrait d’être épanoui, en santé et plus prospère

  3. Écrire un livre : partager mon savoir, connecter avec les autres, faire une différence : être épanoui, reconnu

Dans mon cas, je remarque que ma peur d’être déçu bloque mes besoins d’épanouissement, de créativité, de reconnaissance et de prospérité*. Ce constat est un premier pas vers plus de conscience.

En faisant cet exercice, la plupart des gens réalisent qu’ils vivent déjà la peur qu’ils cherchent à éviter. Dans mon exemple, je redoute d’être déçu en écrivant un livre… mais je me déçois déjà en ne le faisant pas ! Alors, tant qu’à vivre cette peur, pourquoi ne pas concrétiser ce que je veux vraiment ?


  • Prendre note que deux personne peuvent avoir le même besoin de se sentir épanoui, mais qu’elles auront moyens d’y répondre et des définitions différentes de ce que cela signifie pour elles.


Déplacer un caillou… ou une montagne

On va se le dire, l’humain aime quand c’est facile. On est toujours à la recherche de la recette miracle qui nous transformera seulement  en criant « perruche ». Mais la vérité, c’est que les changements durables ne se construisent pas en faisant un 180 degrés du jour au lendemain. Ils naissent d’efforts réguliers, petits mais constants.

Laisse-moi te parler du parcours inspirant de mon frère. Pendant des années, il voulait améliorer sa relation avec son corps : perdre du poids, se sentir « en shape ». Il a testé mille et une méthodes, parfois radicales, mais les résultats ne tenaient jamais comme il le voulait. Ces approches lui laissaient souvent un goût amer, comme s’il devait toujours se priver ou lutter contre lui-même. Il voulait des résultats rapides et impressionnants, mais il se retrouvait toujours au point de départ. On est tous passés par là avec un de nos objectifs, n’est-ce pas?

Un jour, il a réalisé que ce qu’il cherchait n’était pas une finalité à atteindre, mais un style de vie à adopter petit à petit. En moins d’un an, il s’est transformé. Comment? En s’éduquant peu à peu et en intégrant de petites améliorations à son alimentation et à son activité physique. Ces changements, ensemble, ont façonné non seulement un corps dans lequel il se sent bien, mais aussi une immense fierté envers lui-même (et moi aussi, je suis si fier de lui !)

Ayant moi-même du mal avec la discipline, je vois mon frère comme un modèle incarnant cette qualité que j’aspire à maîtriser. Je lui ai donc demandé comment il avait fait. J’ai beaucoup aimé sa réponse! La voici : 

« J’ai choisi de voir ma vie comme un grand tas de gravelle. Je déplace un petit caillou à la fois et, au final, au lieu d’avoir grimpé une montagne, je vais l’avoir déplacée. »


Ces mots ont profondément résonné en moi! Et si, chaque jour, tu déplaçais un seul petit caillou, au lieu de vouloir escalader une montagne d’un coup ? Avec un peu de patience et de constance, on pourrait bien déplacer des montagnes nous aussi au lieu d’essayer de les grimper!


Conclusion

C’est tellement facile de tomber dans le piège des réseaux sociaux, de regarder des reels qui te font croire que tout le monde bâtit une vie de rêve en une minute pis que c’est donc facile. Mais entre toi et moi, on ne voit pas les coulisses de ces vies-là. Et oui, tout le monde a des matins où la motivation est aussi rare qu’un billet de spectacle de Taylor Swift!

Alors, fais-moi plaisir : célèbre tes petites victoires, même celles qui semblent « meh » à première vue. Genre, t’as plié ton linge aujourd’hui? Pour vrai, bravo! Sois reconnaissant·e pour ce que tu es déjà. Avance, un pas à la fois, en te disant que dans un monde de lièvres, tu peux être une maudite belle tortue!

Je crois en toi, mais aussi au pouvoir des petits gestes posés avec clarté. On avance, un petit caillou à la fois!

Bonne année,

Will,
le sorcier soleil.